Le 3ème homme
Le premier tour des élections présidentielles françaises montre sans aucun doute que la vieille Europe a besoin de sang nouveau et de renouveau. L'échec électoral de la droite traditionnelle, représentée par Sarkozy, son plus pur exemple d'arrogance et stratification sociale, ne peut cacher l'absence de succès de la gauche également traditionnelle, qui, si elle n'est plus caviar, ne représente plus l'espoir de « l'homme avec une rose à la main » qui « a montré le chemin », si bien chanté par Barbara. Car le parti socialiste ne peut nier qu'il s'est embourgeoisé et s'est détaché de la véritable réalité sociale pour devenir chaque fois plus centriste, comme étant la face politiquement correcte d'une France perdue entre son peuple et ses "people". Devant ce scénario politique peu encourageant, il n'est pas étonnant que surgisse le 3ème homme, celui de toutes les peurs et de tous les émois, mais il est lamentable que ce troisième pouvoir ne passe d'un leurre à la mesure de la fausse blondeur de sa représentante, « machisée » en leader de la « véritable opposition » par les propres membres de son parti. L’option, qu'elle soit politique, sociale ou culturelle, n'est pas seulement un choix, mais une soupape de sûreté qui garantit la pleine expression de la démocratie et du droit à la parole de tous. Le risque est que ce droit à la parole (ou à la révolte, qui, en soi, se justifie) ne s'exprime par l'apologie de son contraire, à savoir par la glorification de l'exacerbation des plus terribles préjugés et fascismes et par la négation du débat et, ainsi, de la propre option. L'incapacité d'un régime politique à résoudre les problèmes économiques et sociaux de son époque ne veut pas dire que ce même régime soit à la fois à l'origine et à la fin de ces problèmes. Sarkozy est responsable de ses erreurs, mais il n'est certainement pas responsable de la crise économique qui frappe l'Europe et une grande partie du monde occidental. Et c'est faire preuve d'ignorance que de penser qu’un président, indépendamment de sa tendance politique, pourrait résoudre cette crise à l'échelle nationale, en ignorant le reste du monde dans lequel nous vivons. La maladie de la France est celle d’une société stagnée qui souffre d'un manque d'utopie, d'une grande proposition qui la fasse aller de l'avant, même si pour peu de temps, comme "la rose à la main" qui a si bien éclos en 1981 et a (trop) vite fané. Mais si nous devons encore et toujours rêver d'utopie, d'autre ère et d'autre air, nous ne pouvons croire que ce monde parfait soit représenté par les plus purs exemples de l'ostracisme éthique, ethnique e social. Par ceux qui, au XXI siècle, contemplent encore les pire moments des ténèbres et renient les fondements primordiaux, qui de Rousseau à la Déclaration des droits de l'homme, ont construit les plus magnifiques cathédrales de notre société. Ceux qui, au-delà de la déification des idéaux, ne reconnaissent pas que tous les hommes naissent libres et égaux. Ceux qui croient que le futur de notre histoire passe par la restriction de l’accès à nos frontières, par un retour frileux au pire des contrôles étatiques et à la négation du système économique et social construit dans les cinquante dernières années. Ceux qui pensent nous leurrer par un discours où « bouter l’anglois [et autres démons plus méridionaux] hors de France » est devenu le leitmotiv de fervents récupérateurs de Jeanne avant le bûcher, l'exacerbation de nos concepts les plus poujadistes. Car, si nous avons le droit de croire dans le futur de la France, nous devrions certainement penser avant de donner au « 3ème homme » le suffrage qu’il ne mérite certainement pas, avant de le légitimer comme contre-pouvoir et lui permettre de penser qu’il peut de nouveau changer l’hymne national. Car si la "Marseillaise" peut aujourd’hui paraître bien belliciste, elle reste certainement plus émouvante et unificatrice que ne l’était, l’est et le sera "Maréchal nous voilà".
Malheureusement minha capacidade de entendimento do francês continua limitadíssima, mas acho uma ideia bem inspirada você buscar um "terceiro homem" para o impasse político do seu país evocando um filme tão denso, impactante e emblemático de um momento tão crucial para o mundo quanto é o momento atual para a França. O filme eu só vim a conhecer uns trinta anos depois do lançamento em 1949, em retrospectiva na cinemateca do MAM, Rio. Além da belíssima fotografia em preto e branco tinha a maravilhosa Alida Valli - o fato de ser mencionada apenas pelo sobrenome no cartaz do filme dá ideia do tipo de celebridade que era - e Orson Welles que alem de atuar, dizem, influenciou muito o então novato Carol Reed. Havia também uma música que extrapolou o filme e se tornou um sucesso mundial.
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